« Que fabrique le philosophe ? Qu’apporte-t-il de palpable comme contribution au développement des nations ? », se demande le commun des hommes. Chacun se souvient aussi de l’affirmation de Karl Marx dans sa « Onzième thèse sur Feuerbach » : « Les philosophes n’ont fait qu’interpréter le monde de différentes manières, mais il s’agit de le transformer ». En matière d’interprétation du monde il semble s’être produit en Afrique une saturation improductive de la pratique du commentaire et du récit historique accompagnés de la célébration du passé. L’évolution et la marche des affaires du monde devraient pourtant imposer à la philosophie une contribution plus visible à la résolution des problèmes des temps présents. Une contribution qui pourrait et devrait s’intéresser aux propositions de stratégies susceptibles d’être mises en œuvre. Ce qui ne serait pas moins une manière d’interprétation du monde !
Le mauvais rapport de forces entre les idées des puissants et celles des faibles ne saurait empêcher par exemple qu’une réflexion sur l’éducation s’engage, préoccupée de proposer des méthodes, des pédagogies et des voies permettant l’émergence du type d’homme créatif et productif supplantant le passif improductif, consommateur patenté des productions des autres, en partant du principe théorique préconisant que ce soit le type d’homme à faire émerger dans tout programme de développement.
De même, s’agissant du constat de l’impossibilité de réussir des opérations d’intérêt général dans le désordre et l’éparpillement des centres de décision, il s’impose à l’Africain de repenser et de rectifier l’exercice d’une démocratie importée et qui est en train de devenir un synonyme de laxisme libertarien et laissant faire un lobbyisme dévastateur.
Et puis, que penser de la mondialisation faite pour exporter des valeurs de vie en société telle cette pédagogie d’éducation sexuelle en train d’être introduite dans des écoles de base de certains pays occidentaux ? Un regard tourné vers nos propres sociétés africaines devrait interroger ce qui s’appelle « coutumes » et « valeurs coutumières » pour susciter la perception d’une nécessité philosophiquement fondée de légiférer sur un bon nombre d’entre elles.
ll serait tout aussi heureux de recevoir des propositions de communications se préoccupant des voies et moyens de rendre collaboratives dans divers domaines, et pas seulement dans celui de la santé et du traitement des maladies, les connaissances traditionnelles acquises par des membres des sociétés initiatiques d’antan et d’aujourd’hui. De nombreux autres sujets existent et ceux suggérés ici le sont à titre illustratif, loin d’épuiser leur champ total.
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